Lundi matin, des lycéens de Jean Macé, de la Venise Verte, de Paul Guérin et des collégiens de Fontanes, Saint Exupéry et de Zola se sont réunis au Moulin du Roc pour écouter le récit d'une ancienne déportée d'Auschwitz, Ida Grinspan.
Avant de commencer, elle dit aux élèves "je ne suis pas là pour me faire plaindre, mais pour faire connaître ce que des Hommes ont fait à d'autres, vous, les jeunes, vous devez le savoir".
Ses parents quittent la Pologne 6 ans avant sa naissance à cause des poussées antisémites et arrivent en France, terre d'accueil avec une aura incroyable dans toute l'Europe occidentale. Même si sa famille ne pratiquait pas la religion juive, en 1939, suite à la déclaration de la guerre, Ida doit partir à l'âge de 10 ans à la campagne ( à 8 km de Melle) chez une nounou Alice, pour être en sécurité. Elle sera accueillie les bras ouverts au village même si tout le monde savait qu'elle était juive. En 1942, elle reçoit une lettre de son père lui expliquant que sa mère vient d'être déportée. Puis environ 1 an après, dans la nuit du 30-31 janvier 1944, trois policiers arrivent chez sa nounou pour arrêter Ida et lui explique que c'est ou elle vient ou son mari est arrêter. L'adjoint au maire du village essaye de négocier avec la police pour qu'ils n’emmènent pas Ida, mais cela ne marchera pas et elle les suivra à la gendarmerie de Melle. La police française emmena les juifs à la gare de marchandise à Dransy et les "abandonneront" aux bras des allemands. Ils monteront dans un train à bestiaux avec peu de lumière , de la paille par terre et un saut collectif hygiénique qui servira de toilette durant tout le trajet du voyage de 3 jours et 3 nuits, c'est l'une des premières humiliations.
Une solidarité immense naîtra
Ils arriveront un dimanche matin à Auschwitz sous la neige et vont être accueillit sous des aboiements allemands "Dehors! Dégagé!". On leur explique qu'ils doivent laisser leurs valises et seront séparés à la force des matraques. Certains iront directement aux chambres à gaz et les autres vont être emmené au camps pour travailler. Ida aurait dû aller aux chambres à gaz car elle n'avait que 14 ans mais sa coiffure la vieillissait et elle faisait au moins 16 ans. Sa coiffure lui a sauvé la vie.
Au total, se sont 1500 juifs arrivés mais 1229 gazés et 210 hommes et 71 femmes au travail.
Une fois arrivés dans une immense salle, des SS se sont mis à hurler "Déshabiller-vous", c'est la deuxième humiliation. Des femmes sont arrivées et ont tondu les cheveux, le pubis et les aisselles de toutes les femmes juives. Une autre équipe tatouaient un numéro sur leur bras. Ida n'avait plus d'identité, elle n'était qu'un numéro. Le 18 janvier 1945, les Russes se rapprochent de son camp, la marche de la mort commença. Elle marcha dans la neige, le froid, des femmes trop faibles étaient abattues à coups de crosse ou fusillées. Quand Ida arriva dans le nouveau camp, elle tomba malade et restera un peu plus de 2 mois à l'infirmerie. Fin Avril, les allemands quittent le camp car les Russes sont près de la ville. En juin 1945, des soldats libèrent le camps et emmènent Ida et les autres femmes à l’hôpital où elles seront nourries, soigner. Quand elle retourna en France, elle retrouva son frère, mais ce n'était plus le même, la guerre l'avait changé.
Aujourd'hui, elle a un mari et une fille qui lui ont permis de la propulsée dans la vie. Vous pouvez retrouvez son témoignage complet dans son livre "J'ai pas pleuré!" ou sur Youtube
( https://youtu.be/WNSaEr6WtLA )