dimanche 11 février 2018

Ida Grinspan, une rescapée juive

Lundi matin, des lycéens de Jean Macé, de la Venise Verte, de Paul Guérin et des collégiens de Fontanes, Saint Exupéry et de Zola se sont réunis au Moulin du Roc pour écouter le récit d'une ancienne déportée d'Auschwitz, Ida Grinspan. 
Avant de commencer, elle dit aux élèves "je ne suis pas là pour me faire plaindre, mais pour faire connaître ce que des Hommes ont fait à d'autres, vous, les jeunes, vous devez le savoir". 
Ses parents quittent la Pologne 6 ans avant sa naissance à cause des poussées antisémites et arrivent en France, terre d'accueil avec une aura incroyable dans toute l'Europe occidentale. Même si sa famille ne pratiquait pas la religion juive, en 1939, suite à la déclaration de la guerre, Ida doit partir à l'âge de 10 ans à la campagne ( à 8 km de Melle) chez une nounou Alice, pour être en sécurité. Elle sera accueillie les bras ouverts au village même si tout le monde savait qu'elle était juive. En 1942, elle reçoit une lettre de son père lui expliquant que sa mère vient d'être déportée. Puis environ 1 an après, dans la nuit du 30-31 janvier 1944, trois policiers arrivent chez sa nounou pour arrêter Ida et lui explique que c'est ou elle vient ou son mari est arrêter. L'adjoint au maire du village essaye de négocier avec la police pour qu'ils n’emmènent pas Ida, mais cela ne marchera pas et elle les suivra à la gendarmerie de Melle. La police française emmena les juifs à la gare de marchandise à Dransy et les "abandonneront" aux bras des allemands. Ils monteront dans un train à bestiaux avec peu de lumière , de la paille par terre et un saut collectif hygiénique qui servira de toilette durant tout le trajet du voyage de 3 jours et 3 nuits, c'est l'une des premières humiliations.


Une solidarité immense naîtra 

Ils arriveront un dimanche matin à Auschwitz sous la neige et vont être accueillit sous des aboiements allemands "Dehors! Dégagé!". On leur explique qu'ils doivent laisser leurs valises et seront séparés à la force des matraques. Certains iront directement aux chambres à gaz et les autres vont être emmené au camps pour travailler. Ida aurait dû aller aux chambres à gaz car elle n'avait que 14 ans mais sa coiffure la vieillissait et  elle faisait au moins 16 ans. Sa coiffure lui a sauvé la vie. 
Au total, se sont 1500 juifs arrivés mais 1229 gazés et 210 hommes et 71 femmes au travail. 
Une fois arrivés dans une immense salle, des SS se sont mis à hurler "Déshabiller-vous", c'est la deuxième humiliation. Des femmes sont arrivées et ont tondu les cheveux, le pubis et les aisselles de toutes les femmes juives. Une autre équipe tatouaient un numéro sur leur bras. Ida n'avait plus d'identité, elle n'était qu'un numéro. Le 18 janvier 1945, les Russes se rapprochent de son camp, la marche de la mort commença. Elle marcha dans la neige, le froid, des femmes trop faibles étaient abattues à coups de crosse ou fusillées. Quand Ida arriva dans le nouveau camp, elle tomba malade et restera un peu plus de 2 mois à l'infirmerie. Fin Avril, les allemands quittent le camp car les Russes sont près de la ville.  En juin 1945, des soldats libèrent le camps et emmènent Ida et les autres femmes à l’hôpital où elles seront nourries, soigner. Quand elle retourna en France, elle retrouva son frère, mais ce n'était plus le même, la guerre l'avait changé.
Aujourd'hui, elle a un mari et une fille qui lui ont permis de la propulsée dans la vie. Vous pouvez retrouvez son témoignage complet dans son livre "J'ai pas pleuré!" ou sur Youtube 
( https://youtu.be/WNSaEr6WtLA )


H.

vendredi 2 février 2018

Lycée Jean Macé… Mais au fait, c'était qui Jean Macé ?

Qui était Jean Macé ? Un enseignant du XIXème ? Oui mais pas seulement…


Né en 1815 et mort en 1894, Jean François Macé est en réalité surtout connu pour être parmi ceux à l'origine de la Ligue de l'enseignement, une confédération agissant avant uniquement en France, mais ayant aujourd'hui également de l'influence en Europe, et qui depuis 1866 œuvre pour l'éducation populaire. En bref ce regroupement d'associations agit pour l'accessibilité à l'instruction, à la culture, aux loisirs, etc...
Et justement, c'est cela qui animait Jean Macé, lui qui écrivit plusieurs ouvrages et articles de vulgarisation pédagogique, et pensa de nouvelles manières d'enseigner. En plus d'enseignant il est donc pédagogue et auteur en fondant en 1864 avec Jules Verne et Pierre-Jules Hetzel: «Le Magasin d'éducation et de récréation». Cette revue littéraire à destination de la jeunesse qui a eu comme participants des personnes comme Élisée Reclus ou Alexandre Dumas était moderne pour l'époque par la présence de nombreuses images qui illustraient les récits publiés.
Et puis Jean Macé c'est aussi un personnage politique français de la III ème république qui devient en 1883 sénateur à vie et dont les idées contribueront à l'inspiration des lois pour l'école gratuite laïque et obligatoire.


En 2015, le nom le plus donné pour les écoles, collèges et lycées publics étaient «Jules Ferry» avec 642 établissement, mais «Jean Macé» donne son nom à pas moins de 235 établissements scolaires !

jeudi 1 février 2018

Un moment de partage inoubliable

Cinq réfugiés de différentes origines sont venus témoigner vendredi 19 janvier  au sein du lycée Jean Macé. Ce sont les élèves de la Première ES2 qui ont eu la chance de partager un moment de complicité durant cet après-midi. Cette rencontre a été organisée dans le cadre d'un projet spécifique à leur classe « Welcome » (d'autres articles vont être publiés pour en parler plus précisément). 
Tout d'abord, une présentation orale a été faite avant que les élèves puissent poser leurs questions.

Leur  voyage pour arriver en France a été extrêmement compliqué, certains ont du énormément marcher, d'autres se sont fait emprisonner plusieurs semaines voir plusieurs mois au cours de leur trajet ou ont du prendre un bateau pour traverser la mer...  Mais une chose a particulièrement surpris les élèves, le coût du voyage, qui pouvait aller de 2 000 à presque 10 000 euros.

Par la suite, les élèves, par groupe de sept, ont pu poser plusieurs questions à un réfugié. Pour le groupe de Louise, Margaux, Lola, Maxence, Odette et Hélène a partagé un instant remplis d'émotion avec un afghan.
Ils ont pu discuter de son voyage, pourquoi il était partit mais aussi échanger autour de la culture. 

"Je ne voulais pas que ce moment ce termine..."


 Ils ont appris que la danse traditionnel de son pays est l' «attan » (https://www.youtube.com/watch?v=FdfajKG3W2w), sa langue natale est le pachto... Malheureusement, il ne sait pas si il pourra un jour rentrer chez lui, retrouver ses trois enfants et sa femme. Pour Lola, cette rencontre a été « une claque, on est là à ce plaindre d'un ongle cassé et eux vivent l'horreur ». Louise ajoutera 
« j'ai été très heureuse de parler avec eux de découvrir les cultures de leur pays et de pouvoir parler de leur voyage pour arriver jusqu'ici. Cela m'a permis de voir qu'ils avaient beaucoup de courage » et Margaux finira en disant "j'ai été honorée
de pouvoir le rencontrer. On ne sais pas tout de son passé, de pourquoi il est arriver à se faire menacer de mort, mais découvrir sa culture, ses occupations, sa détermination pour avoir une vie meilleure m'a vraiment impressionnée. Tout le long de la rencontre j'avais envie de lui dire combien j'avais du respect pour lui. Ce n’étais pas de la pitié, c’était vraiment de l'admiration. J'avais les larmes aux yeux. Je ne voulais pas que ce moment se termine..."


Les témoignage ont permis de prendre conscience de la réalité du quotidien des réfugiés. Car souvent, les lycéens n'ont pas pleinement conscience de la gravité de la situation.


                                                                                                                                                           H.